Espagne républicaine
En juin 1940 (vers les 26-27) devant
la frontière suisse, du côté de Porrentruy, se pressent les réfugiés républicains
espagnols de la Ligne Maginot que l'attaque allemande a rendue inutile (tels ceux de la 109ème Compagne de
Travailleurs étrangers CTE de Moselle qui eux-aussi se replient, en pleine
débandade, avec leurs chefs français qui leur ont refusé de leur
donner des armes pour combattre les allemands à l'offensive). Les
espagnols cherchent eux aussi refuge et cette Suisse du prétendu
"Droit d'Asile" qui laisse entrer leurs officiers français
refuse aux anti-franquistes portant l'uniforme bleu horizon le droit
d'entrer.
Au prétexte qu'ils sont natifs d'un pays ( dont ils ont du
fuir)
qui ne fait pas partie des belligérants et qu'ils n'auraient donc rien à craindre. En fait, la vraie raison : c'est qu'ils sont des "rouges" dangereux. C'était les livrer pieds et poings liés à la Gestapo qui en arrivant sur la Frontière put donc en toute tranquillité les envoyer d'abord en Frontstalag (celui de Belfort, par exemple) et plus tard... en camp de concentration : ceux de la 109 ème CTE entreront à Mauthausen avec le convoi du 27 janvier 1941 venant du Stalag de Fallingbostel en Prusse orientale. A la fin de la Guerre, la Confédération est tout aussi infecte avec les républicains espagnols, ces rouges que les armées russes ou américaines viennent de libérer des camps de concentration nazis. Alors que leurs copains survivants français peuvent bien traverser le territoire helvétique pour regagner leur pays, les déportés républicains qui arrivent de Mauthausen en camion et comptent emprunter les routes suisses sont eux arrêtes à la frontière Est. Encore une fois la Confédération leur interdit d'abord le droit de passage, ce qui fait par exemple que Mariano Constante et sus camaradas republicanos de Mauthausen seront les derniers des survivants de la déportation à revenir en France Hôtel Lutetia de Paris. Mauthausen étant libéré les 5-6 mai, ils arriveront à Paris, fin juillet. Je n'oublie pas non plus le mauvais traitement que reçurent aussi les quelques 900 brigadistes pourtant suisses qui de retour de la Guerre d'Espagne durent subir brimades et répression de la part de leur gouvernement (80% d'entre eux iront en prison) et cette mauvaise considération durera jusqu'à il y a peu encore...
qui ne fait pas partie des belligérants et qu'ils n'auraient donc rien à craindre. En fait, la vraie raison : c'est qu'ils sont des "rouges" dangereux. C'était les livrer pieds et poings liés à la Gestapo qui en arrivant sur la Frontière put donc en toute tranquillité les envoyer d'abord en Frontstalag (celui de Belfort, par exemple) et plus tard... en camp de concentration : ceux de la 109 ème CTE entreront à Mauthausen avec le convoi du 27 janvier 1941 venant du Stalag de Fallingbostel en Prusse orientale. A la fin de la Guerre, la Confédération est tout aussi infecte avec les républicains espagnols, ces rouges que les armées russes ou américaines viennent de libérer des camps de concentration nazis. Alors que leurs copains survivants français peuvent bien traverser le territoire helvétique pour regagner leur pays, les déportés républicains qui arrivent de Mauthausen en camion et comptent emprunter les routes suisses sont eux arrêtes à la frontière Est. Encore une fois la Confédération leur interdit d'abord le droit de passage, ce qui fait par exemple que Mariano Constante et sus camaradas republicanos de Mauthausen seront les derniers des survivants de la déportation à revenir en France Hôtel Lutetia de Paris. Mauthausen étant libéré les 5-6 mai, ils arriveront à Paris, fin juillet. Je n'oublie pas non plus le mauvais traitement que reçurent aussi les quelques 900 brigadistes pourtant suisses qui de retour de la Guerre d'Espagne durent subir brimades et répression de la part de leur gouvernement (80% d'entre eux iront en prison) et cette mauvaise considération durera jusqu'à il y a peu encore...
Et pour compléter, ces
quelques autres faits :
Car il ne faut pas oublier que dès septembre
1937, la Banque nationale helvétique ouvrait un compte en faveur de
la Junte de Burgos ( par l'intermédiaire du Banco Español de
Burgos) ainsi qu' un crédit de 1 million de franc aux factieux ,
Ou qu'au début février 1939, la Suisse
reconnaissait le gouvernement fasciste de Burgos - l'un des tout
premiers pays à l'avoir fait -. Aux yeux des autorités de Berne,
les républicains espagnols avaient en effet et depuis longtemps
« dépassé les bornes ». Dès 1936 à Barcelone par
exemple, n'avaient-ils pas osé la socialisation-collectivisation de
l'Usine Nestlé ? Le
siège de la société en Catalogne lui-même avait été occupé par
un comité ouvrier et deux des gestionnaires, Andres Jacot et Victor
Bierkens, étaient contraints de quitter la ville. A Santander,
c'était les stocks et les fonds de l’entreprise qui avaient été
réquisitionnés....
Qu'en
1946 encore la Suisse refusait de s’aligner sur la décision de
l’ONU de retirer les ambassadeurs auprès de Franco et que ses
banques continueront de représenter une source importante en crédit
pour l'Espagne : fin 1945, c'est par exemple la Société de
Banque suisse qui ouvre au gouvernement espagnol de
nouveaux crédits ( 7,5 millions de francs suisses) et en 1947 encore
(9 millions de dollar), tandis qu' en 1946, c'est le
Crédit suisse qui offre 8 millions de francs suisses de crédit au
gouvernement espagnol …
N'oublions pas non plus que lors du
conflit mondial le général Suisse Henri Guisan ordonnait à
l'aviation et DCA helvétique de laisser toute liberté de survol du
pays aux escadrilles nazis qui violèrent donc l'espace aérien en
toute légalité et ce jusqu'à la fin 1943 (la physionomie de la
Guerre ayant alors changé au profit des forces alliées).
N'oublions pas qu'entre 1940 et 1944 les sociétés helvétiques vendaient des armes (canons de 20 mm...) et munitions à l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste, la Roumanie et le Japon, pour 633 millions de francs suisses... en même temps qu'elles exportaient aussi les mêmes matériels vers les pays Alliés - plan B en cas de retournement de la situation militaire, et un sou est un sou ! -, pour 57,5 millions de francs- (statistiques officielles reprises par l'historien Marc Perrenoud, dans "Les mythes de la Seconde guerre mondiale", sous la direction de par Jean Lopez et Olivier Wiewiorka)
N'oublions pas qu'entre 1940 et 1944 les sociétés helvétiques vendaient des armes (canons de 20 mm...) et munitions à l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste, la Roumanie et le Japon, pour 633 millions de francs suisses... en même temps qu'elles exportaient aussi les mêmes matériels vers les pays Alliés - plan B en cas de retournement de la situation militaire, et un sou est un sou ! -, pour 57,5 millions de francs- (statistiques officielles reprises par l'historien Marc Perrenoud, dans "Les mythes de la Seconde guerre mondiale", sous la direction de par Jean Lopez et Olivier Wiewiorka)
Qu'en 1937 l'Université de Lausanne
faisait docteur honoris causa le dictateur italien Mussolini ( qui savait si
bien ses amitiés suisses que lorsqu'en avril 1945, à la fin du
conflit mondial, il fut pendu avec sa maîtresse il se dirigeait vers
un exil doré vers la Confédération)...
Seules situations plus positives mais
« anecdotiques», puisque concernant 5 cas de personnalités
réfugiées et non extradées : celle de cet ancien ministre de
la Repùblica, Mariano Anso et celles de trois ex-ministres de la
Generalitat, Josep Tarradellas, Ventura Gassol et Carles Marti Feced
ou celle du militant communiste Manuel Azcàrate (qui entre en Suisse
le 3 avril 1943)...
Histoire de fric ?... Pas seulement,
amitiés aussi avec des dictateurs massacreurs de peuples !
Philippe Guillen, 17/02/2016
Pour
conclure sur le sens de l'hospitalité des autorités helvétiques –
des autorités, précisons-le – et élargir le propos, rappelons
aussi ces expulsions de réfugiés juifs, qui les ont parfois
conduits directement à la mort. Et parmi ces réfugiés expulsés
par la Confédération, puis déportés, cet enfant de 5 ans ou bien
encore cette jeune fille de 15 ans, Rosette Wolczak,, arrêtée par
la milice à Grenoble et qui, après s’être crue sauvée de
l’horreur en atteignant la Suisse, périt pourtant à Auschwitz.
Atteindre le territoire suisse n'était donc pas la garantie de la
Liberté et de la survie :et si la Confédération décida bien
de l'accueil de nombre d'entre eux jusqu'en 42, il y eut cependant au
moins 850 réfugiés juifs qui furent reconduits vers la France
occupée, et 117 d'entre eux « ont été déportés, fusillés ou
portés disparus » aussitôt après . Le 4 août 1942, le
gouvernement ferme en effet ses frontières aux réfugiés juifs,
même s'ils sont en danger de mort et les 10 000 pages du rapport de
la Commission Bergier , publié en décembre 1999- consultables
maintenant sur Internet - attestent que le gouvernement helvétique
et le lieutenant-colonel Roger Masson, chef des services de
renseignement de l'armée
suisse, étaient bien au courant en 1942 de l'extermination des
juifs lorsqu' il est décidé de la fermeture des frontières.
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