vendredi 1 mai 2020

1er MAI confiné /Confi-MAI (1/05/2020)


1er de MAYO 2020 especial


Il m'était impossible de ne pas manifester ce 1er mai, après 45 ans sans faillir. Ce petit matin confiné j'ai donc concocté cette petite vidéo façon Bricolo et Bricolette. Excusez mes ratés, c'est un premier essai. Selon la police, nous étions plus d'1 million 75 ou 16 dans les rues de Toulouse. Rien que des people, et des vrais… ceux du Populo ! (leurs noms sont dans l'une des dernières images)

INITIALEMENT, la Vidéo était conçue pour faire un Diaporama -ça se voit !- et qui veut récupérer les images ci-dessous pour les monter en DIAPORAMA, avec transitions et animations, à mon autorisation de le faire. Allez-y. 

Juste utilisez, S.V.P. la dernière image (ci dessous) pour rappeler le nom de celui qui s'est crevé le cul un jour de non-travail… Convenez que c'est justice, non ?


Les 1ers images sont "agrémentées" d'une légende à caractère historique (mais un prof d'Histoire ça peut être chiant, et ça ne se refait pas !)
Après, eh bien, débrouillez-vous, reconnaissez ou pas ...





L'origine du 1er mai est américaine : les Martyrs de Chicago. En 1886, 40 000 ouvriers de Chicago luttent pour les 8 heures et, en grève, manifestent le jour du "Moving day"("jour du déménagement ": le jour traditionnel des signatures de contrat ou des ruptures à une époque où l'ouvrier mécontent peut partir sur "le trimard", déménager,  aller voir ailleurs s'il y a mieux). Mais les patrons, ceux des usines de tracteurs Mac Cormick, ne l'entendent pas ainsi et envoient leur milice. En fait les "détectives" de la fameuse agence Pinkerton qui tirent… et il y a des morts ! Le 4, à la fin d'un meeting de protestation place du Haymarket (marché au foin) c'est la police qui tire… et il y a des morts (des policiers, tués par les tirs croisés de leurs propres collègues)… mais ce sont des ouvriers que l'on arrête, 8 anarcho-syndicalistes. Condamnés à mort… 4 sont exécutés et un se suicide, jusqu'à ce qu'un nouveau procès fasse la preuve de l'innocence des ouvriers… mais trop tard, pour 4 d'entre eux !

 



L'idée d'une manifestation et journée de Grève internationale pour les 8 heures est approuvée par le Congrès international de Paris en 1889, congrès fondateur de l'AIT, de la II° Internationale et commémorant les 100 ans de la Révolution Française. On reprend là ce que le congrès de Saint Louis de  l'Américan Fédération of Labor -A.F.L. des USA, avait déjà décidé aussi pour rendre hommage aux martyrs de Chicago. A cette époque, les ouvriers avaient bonne mémoire ! En France, le 1er Mai 1891 - sera notre tout premier 1er mai - et le patronat "chie dans ses frocs"!   La grève sera suivie, même si les patrons veulent l'interdire comme ceux de Fourmies dans le Nord








Le 1er mai 1891 (1er 1er mai français) est endeuillé : à Fourmies, ce jour là, la troupe tire sur les ouvriers qui manifestent pacifiquement. 


Le 1er mai 1891 : Parmi les martyrs de Fourmies, on relève une jeune fille d'à peine 18 ans, Maria Blondeau dont les mains serrent encore un bouquet d'aubépines ensanglanté (les ouvriers de l'époque ignoraient le muguet et préféraient la fleur rouge de l'églantine, si bien qu'on nommait alors les manifestants"églantinards")

Pendant longtemps une marque rouge, un triangle,  sera associée à la fleur d'églantine ou même au coquelicot  du 1er mai :

En effet, dès 1890, les manifestants arborent à la boutonnière un petit triangle rouge en tissu. 3 pointes qui symbolisent leur triple revendication : la journée des 8 heures de travail, 8 heures de sommeil et 8 heures de loisir.

Le principe des 3 pointes sera aussi à l'origine de l'étoile que porteront ensuite, durant la Guerre d'Espagne, les volontaires des Brigades Internationales qui, aux côtés de leurs camarades républicains antifascistes, combattront les troupes franquistes, hitlériennes et mussoliniennes, militaires de métier et bien mieux équipés.







Les fusils Lebel à répétition (ceux là même que le Gal. Boulanger,  ministre de la Guerre, a fait adopter) ont donc fait "merveille". Au lendemain de cette tuerie, Jules Guesde (1845-1922), député socialiste de Roubaix et principal vulgarisateur du Marxisme (mais très vulgarisé) en France le dira = "Les patrons aiment le peuple comme le beefsteak, saignant !". Cette même année 1891, le Congrès international socialiste de Bruxelles donne à ce jour son caractère annuel et mondial. Il sera célébré partout à partir de 1892. Mais l'apogée de cette Journée des Travailleuses et Travailleurs se situera en mai 1906, avec le mot d'ordre de Grève générale … 

Ce n'est qu'en 1919 que la loi imposera en France, la journée de 8 heures.




! A  LA  CALLE ! Nous dit une "Angela Davis" toulousaine… "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !"

























Jaurès et Marcel Cachin ?



Lucie Aubrac, Dulcie September , Voltairine de Cleyre, avec qui sont-elles?



Et Angela ?



Et Varlin, et Tania la guerrillera ?

Et Benoit Broutchoux, Louise, et Rosario dinamitera ?..


Parce que vous pensiez trouver facile ? Eh bien non, il faudra trier ! Non mais !








ALLEZ, A BIENTOT … et Protégez vous bien !







Le 23 avril 1919, en France : le pouvoir apeuré, craint tellement la mobilisation ouvrière pour ce 1er mai d'après-guerre, qu'il s'emploie à désamorcer la contestation en faisant voter une loi sur le temps de travail avant la tenue de la journée d'action. Le 23 avril, adoptée sous la pression, la loi institue la journée de travail de 8 h. Le 1er mai 1919 n'en sera pas moins le plus massif (après celui de 1907) que la France ait connu jusqu'alors.
Celui de 1936, entre 2 tours de législatives (celles de la victoire du Front Populaire), obtient lui aussi un phénoménal succès et annonce les grandes grèves de juin.

Le 24 avril 1941, en pleine occupation  allemande donc, le 1er mai est officiellement désigné comme « fête  du Travail et de la concorde sociale" par le gouvernement de Vichy qui espère semer trouble et confusion dans les esprits,. "Concorde" ? Mon œil !
Le jour devient chômé... mais non payé. 
Chômé: Pétain pense miner cette fête emblématique et récupérer ainsi le symbole afin de rallier les ouvriers. C'est le même Pétain qui va s'attacher aussi à ce que la fleur d'églantine bien trop rouge et populaire (celle du gratte-cul, qui agace et démange, celle des salariés poils-à-gratter du patronat) soit remplacée par le muguet, d'un blanc fade et plante toxique. Mais comme les choses ne sont jamais aussi simples et par souci de vérité il faut le dire aussi: le muguet apparaît dans les cortèges ouvriers dès mai 1907 (un grand 1er mai !)

En avril 1947, en France toujours : Le gouvernement issu de la Libération, verse à son tour dans la récupération, il fait du 1er mai un jour férié payé.
En mai 1968 : après une période de quinze ans d’interdiction de défiler au prétexte de Guerres d'Indochine puis d'Algérie (déjà nos gouvernants invoquaient "l'état d'urgence"), la CGT lance un appel à manifester dans les rues de Paris. Les évènements de « Mai 68 » suivront.

1er mai 1995 : à Paris les criminels de l'extrême-droite française endeuillent la journée. Brahim Bouarram, est jeté dans la Seine et meurt. N'oublions pas son nom !

De nos jours, la Fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d’Europe, à l’exception de la Suisse et des Pays-Bas. 
Les britanniques quant à eux, célèbrent cette date le tout premier lundi de mai.
Et aux Etats-Unis, à l'origine du jour pourtant, le « Labor Day » est célébré le 1er lundi de septembre, non en mai. Cela en mémoire d’une autre journée qui fut marquée par la répression anti-ouvrière contre la grève sauvage des salariés de la Compagnie Pullman qui, en 1894, paralysa le trafic ferroviaire autour de Chicago.

En dépit de ces "particularités locales", pour les salariés du Monde entier le 1er mai reste la Journée internationale des Travailleuses et des Travailleurs (et ce n'est pas la même chose que "fête" du Travail)