lundi 21 mai 2018



LAPIZ-tola ... Aujourd'hui, je vous parlerai d'un de mes outils préférés dont je ne me départis guère et que je considère depuis des décennies, comme un véritable prolongement de ma main... Mon pote, mon amour...


LE CRAYON : MI LAPIZ

 en 1/ 

deS crayonS, pourquoi?

en 2/ 

historia del lapiz

en 3/ 

fabrication 

1/ Tous les crayons à papier ne se valent pas  

 Le graphite (ou crayon à papier) se décline en différents degrés de dureté

? PORQUE TANTOS LAPICES, TAN DIFERENTES ? 

A chaque crayon sa/ses fonctions signifie donc que selon le type de mine, le résultat obtenu sera radicalement différent, que le choix d’un crayon détermine  la qualité et l’épaisseur d’un trait.

Mais que signifient donc ces lettres?   
H, pour “hardness » / B, pour “blackness”HB, pour « Hard Black »
·     Les crayons H, à mine dure et sèche, produisent des traits fins, pour travail de précision (pointe bien taillée), délicat et d’un gris très clair. 
·      Les B, à mine/pointe grasse, tendre ou molle, tracent une ligne riche, plus noire et douce qui s’efface facilement. Les dessinateurs corrigent souvent les tracés effectués avec ces crayons grâce à une gomme mie de pain. 
·       Le HB -crayon universel ou standard- est entre le dur et le souple et est communément utilisé par le grand public.
Dans ces 3 catégories, les chiffres correspondent à une échelle de nuances et de valeurs.

Les crayons les plus couramment utilisés hors HB, sont de dureté moyenne (B et 2B). Les mines tendres, plus foncées, sont idéales pour le travail de détail ou de croquis (4B ou 5B). .
Devant le H, plus le chiffre est grand, plus la mine est sèche et dure, plus la ligne sera fine et claire. Un dessin au crayon H est peu visible aussi sert-il plutôt à la réalisation de croquis préalables, que l’on doit repasser ensuite avec un autre outil,  mais attention,  si vous souhaitez que votre esquisse soit facile à gommer, surtout n’appuyez pas.

Avec le B, plus le chiffre est grand plus la mine est grasse et plus le gris est prononcé, épais et velouté (pour effectuer des effets de contraste sans avoir à appuyer sur le crayon). Si vous souhaitez dessiner une ligne fine avec un crayon B, il faudra le tailler régulièrement car un crayon B (4B, par exemple, excellent pour des croquis) perd sa pointe plus vite qu'un crayon HB ou H..  Pensez à renouveler votre stock !

Vous voulez un crayon plus gras qu'un HB, prenez donc un B2 et si vous voulez un crayon vraiment gras, choisissez un B6



Quel crayon utiliser ?

Le choix d’un crayon dépend donc de son domaine d’utilisation.- dessin artistique : 3B au 7B tendre - usage courant : B - 2B - HB - F moyen - dessin technique : H au 5H   dur  6H au 9H  extra dur



EN SCHEMA, ça donne ceci =
du  gris/dur  au  noir/tendre










Cette échelle qui sert à classer la dureté des mines a été imaginée par Lothar von Faber vers 1839 et va donc de 9H pour la mine la plus dure à 9B pour la mine la plus tendre.



A SAVOIR tout de même : 



Selon le fabricant, deux crayons de même type n’auront pas tout à fait la même dureté. Les mines peuvent en effet contenir des grains plus durs pouvant faire des marques sur la feuille. Une mine de mauvaise qualité cassera facilement.

 Un crayon graphite de qualité doit avoir une mine homogène et résistant pour offrir une qualité de tracés constante.

2/ HISTORIQUE / HISTORIA :


Bien que son nom français vient du mot « craie » (en vieux français, croion), autre instrument qui permet l’écriture (el lapiz -en espagnol-  qui vient du latin "lapiz": piedra/la pierre, carbono cristalizado que parece piedra; "pencil" -en anglais, du latin "penicillium" ou petite queue, de par sa forme… de pene !)  . 
Le crayon n'a rien d'une craie, c'est une mine et maintenant insérée dans un morceau de bois.
Il est apparu au XVIème siècle en Angleterre même si aujourd'hui la capitale mondiale du crayon, et historique, est allemande et porte le nom connu (pour toute autre chose) de Nuremberg, ville de marchands où écrire, compter, facturer, étaient de nécessité. La ville regroupe encore 4 des grands noms de l'artisanat puis industrie du crayon: Faber-Castell (que fonda Kasper Faber en 1761: plus de 250 ans d'existence), Staedtler (entreprise familiale fondée par Friedrich Staedtler, et 1er fabricant mondial), Lyra et enfin, Schwan-Stabylo que fonda en 1865, Gustav Adam Schwanhäuber, diminutif  "schwan" qui signifie "cygne" en allemand, d'où son sigle)

Le crayon a aussi remplacé les pointes de métal (plomb et étain taillé en forme de stylet : « plumbum) ») qui, depuis l’Antiquité, étaient utilisées pour écrire/graver sur des tablettes d’argile ou de cire, il remplacera aussi progressivement le roseau taillé (le calame) qui servait de plume et que l’on trempait dans de l'encre. Durant à la Renaissance italienne la forme de notre actuel crayon apparait, les artistes utilisent alors, la "pointe d'argent".

Il s'agit d'une véritable petite tige d’argent gainée dans un manche en bois. Extrêmement fine et rigide, elle ne s’érode que très peu dans le temps. Elle permet l’exécution de traits d’une rare finesse mais, elle ne peut être utilisée que sur support préparé "carta tinta" (à base de colle et de poudre d’os) ou du "gesso" (colle de peau avec une charge blanche). Sans préparation, cette pointe d’argent est inutilisable. La pointe d’argent tombe en désuétude au XVIe siècle en raison de cette préparation de support très contraignante, mais connaît un regain d’intérêt début du XXe siècle avec l’école préraphaélite. Certains artistes contemporains l’utilisent parfois encore, et c’est un outil que l’on trouve facilement en magasin de beaux-arts.

Pointe d'argent contemporaine



·         C’est en 1565 que Konrad Steiner invente le crayon de bois après la découverte de mines de graphite pur, la plombagine (: "sorte de plomb") à Borrowdale, Cumberland, en Angleterre.  C’est un tel succès qu’on doit surveiller l’entrée des mines et protéger les convois de minerai. On déclare des saisons d’extraction restreintes et le minerai est interdit à la vente à l’étranger sauf pour la vente sous forme de crayon. Pour empêcher les éventuels pilleurs de mine, on inonde les galeries hors saison. Les manufactures de crayons commencent à fleurir en Angleterre avec une exclusivité totale d’exploitation...Fin  XVIIIe siècle, le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele découvre que le graphite n'est pas du plomb, mais est une forme cristalline particulière du carbone et un géologue allemand Abraham Gottlieb Werner lui donnera son nom de "graphite", du grec "graphein" : écrire.
·       Viendra ensuite le crayon à papier tel que nous le connaissons aujourd'hui inventé indépendamment par l'autrichien Joseph Hardtmuth, fabricant de porcelaine à Vienne, et par le chimiste français Nicolas-Jacques Conté en 1795. Durant la Révolution, le graphite pur étant difficile à obtenir à cause du blocus avec l’Angleterre, le Comité de Salut Public (Carnot) charge Nicolas Jacques Conté (1755-1805) de découvrir un nouveau procédé de fabrication: celui-ci va inventer un mélange de graphite ordinaire et d’argile, cuit sous pression à très haute température. Le mélange permettant d’utiliser un graphite moins pur avait aussi l’avantage de faire baisser les coûts et produire diverses mines, les tendres qui contiennent plus de graphite et les dures qui contiennent plus d'argile. Une mine efficace et bon marché est donc née qu’il gaine avec du bois de tilleul ou d’épicéa pour les crayons ordinaires ou du cèdre pour les beaux crayons.

En effet,  le bâton de graphite était très salissant, aussi a-t-on eu l’idée de l’entourer de bois, mais il existe encore de nos jours des crayons entourés de papier. Le crayon moderne était né !
·         Quelques années après, en 1840, Lothar von Faber - autre grand nom du crayon, les Faber-Castell-  se penche sur les améliorations et cherche à travailler la dureté des mines. Il met au point différentes recettes. C’est aussi lui qui donne au bâtonnet de bois du crayon sa forme hexagonale pour empêcher les crayons de rouler sur les pupitres.
·        Les crayons de couleur n’apparaissent qu’au début du XXème siècle, inventés par Johann-Sebastian Staedtler en 1834. Leur mine/pointe ne contient aucun graphite. C'est un mélange complexe de pigments, d'argile et de liants (colle, résine, cire) car ces mines ne pourraient pas dessiner si on ne les plaçait pas dans un bain de cire chaude qui les imprègne. C'est cette cire qui se dépose sur le papier receveur avec les pigments colorés. Auparavant, on utilisait des pastels de couleur fabriqués à base d'huile que l'on taillait en pointe.

3/ FABRICATION


La mine d’un crayon à papier est un mélange extrudé d’argiles, le kaolin et la bentonite (silicates d’aluminium), combinée à du graphite en poudre en milieu humide, puis séchée et enfin soumis une cuisson d’environ 1200°C. Les mines sont collées dans les rainures pratiquées dans une planchette de bois, sur laquelle on colle une autre planchette de bois rainurée: en sandwich. Il ne reste plus qu’à découper la planchette ainsi réalisée entre deux mines pour obtenir un crayon. Ensuite viennent les finitions: plusieurs couches de peinture et les inscriptions (marque, modèle, dureté...). Aujourd’hui, le graphite provient principalement du Sri Lanka, de Madagascar, du Mexique et de la Sibérie. La mine de Sonora, au Mexique produit un graphite pulvérulent extrêmement noir.


Et pour finir, comme quoi on invente bien peu : Depuis 1858, les Américains ajoutent systématiquement une gomme à effacer à une extrémité (mais dans l’antiquité déjà, les stylets pointus étaient équipés d'un deuxième bout épais et arrondi qui permettait d’effacer les traits gravés en creux dans l’argile ou la cire : ancêtre de la gomme).

Et pour clore, même si ce n'est pas de moi, ceci : j'aime !