Un lapiz rojo républicain nommé José CABRERO ARNAL
... ou quand l'Histoire met la pagaille dans la Géographie...
Rédigé à partir de mes 2 livres sur le sujet mais aussi du diaporama et du texte de mes conférences sur C.Arnal et cette THEMATIQUE :
Que peut-il bien rester de l'espagnol Cabrero Arnal dans l'œuvre française de C.Arnal ?
Tout l'art d'Arnal en une ou 2 couverture(s) :la composition de l'image ( triangle et diagonales) et couleurs pour souligner les oppositions de caractères dans la famille des Césarin... et Doudou n'en a cure ! |
( abajo )
Vieja portada (la 2 ème couverture) de la revista Mickey n°68, 1936:
Un fotografo / l'art de l'ellipse (un récit raccourci : le lecteur imagine la vignette suivante)
I
/ UN PARCOURS DE REPUBLICAIN . L'EXIL . MAUTHAUSEN …
José Cabrero Arnal naît le
6 septembre 1909 à Castilsabas,
petit bourg voisin de Huesca,
et meurt à Antibes-Juan
les pins, le 6 septembre 1982.
Un crayon pour ami,
Caricature d'Alfonso XIII de Borbon (Bourbon)et ses soutiens. oct 1931 |
Au
début des années
20 , ses parents, de
pauvres paysans
aragonais,en quête
20 , ses parents, de
pauvres paysans
aragonais,en quête
d'emploi, quittent
le village pour
le village pour
s'installer dans
l'attractive Barcelone
où le jeune José lit
ses toutes premières
ses toutes premières
BD et se passionne
pour le dessin .
Autodidacte, il a
quelques maîtres
– Pat Sullivan (auteur
quelques maîtres
– Pat Sullivan (auteur
de Felix le chat),
Walt
Disney - et
s'exerce sans cesse, et
sur tous les supports.
s'exerce sans cesse, et
sur tous les supports.
Malgré
son père qui
rêve pour lui d'un
rêve pour lui d'un
«vrai métier» (
menuisier,
réparateur de machines
à calculer ?.. ) et le
à calculer ?.. ) et le
contraint à entrer en
apprentissage - peine
perdue! -, José s'entête
perdue! -, José s'entête
et parvient à faire publier
ses premières planches.
Son talent est reconnu
et de prestigieuses
revues, des Illustrés
( la célèbre TBO,
Pocholo, le Mickey
espagnol...) publient
ses œuvres pour
enfants, tandis
que
le journal satirique
l'Esquella de la Torratxa
(un Canard enchaîné
ses premières planches.
Son talent est reconnu
et de prestigieuses
revues, des Illustrés
( la célèbre TBO,
Pocholo, le Mickey
espagnol...) publient
ses œuvres pour
enfants, tandis
que
le journal satirique
l'Esquella de la Torratxa
(un Canard enchaîné
«façon barcelonaise»)
fait paraître ses caricatures
politiques .
fait paraître ses caricatures
politiques .
Il signe aussi quelques
strips pour Algo
«hebdomadaire
encyclopédique illustré et
strips pour Algo
«hebdomadaire
encyclopédique illustré et
de bonne humeur» ou
encore la célèbre revue
«féminine» El Hogar y
la Moda.
encore la célèbre revue
«féminine» El Hogar y
la Moda.
En
1933 , il participe même
-et c'est le plus jeune- à un
tout
premier salon des
dessinateurs qui se tient à Barcelone
... Il est promis à une belle carrière et ses séries animalières ont tant de succès qu'elles paraissent sous la forme d'albums : « Viajes extraordinarios del perro Top » , « Paco
Zumba », et en 1933, son prémonitoire – nous y reviendrons- « Guerra en el pais de los insectos » , qui sera même publié au Portugal.
|
Años 30 en España:un de los primeros albumes de Comic editado en el pais, es firmado Cabrero Arnal (aficionado de las peliculas... de Melies, el frances) |
-Tu as vu Adolphe? En Espagne ils ne veulent pas du fascisme. - Ce sont des barbares! Ils n'atteindront jamais notre niveau de civilisation (Esquella de la T, 1936). |
La Guerre (3 ans)... et l'Exil
En
juillet 1936,
les généraux se
rebellent contre
la République.
José, le jeune
« fêtard » du
Barrio Chino,
choisit son camp :
s'il dessine encore
quelques caricatures
dans l'Esquella de
la Torratxa -Hitler
et Mussolini, un
curé armé- il
décide de rejoindre
le front et s'enrôle
dans les milices
républicaines (dans
la 27ème Division,
du PSUC, que
commande le
communiste José
Del Barrio). Il y est
mitrailleur sans
mitrailleuse d'une
compagnie de
mitrailleurs. On
manque d'armes chez
les républicains.
les généraux se
- N'oublie pas que le 5ème commandement
dit,"Tu ne tueras point" -Quoi! Dieu,
te voila devenu communiste toi aussi !
(Esquella de la T. 1936)
|
la République.
José, le jeune
« fêtard » du
Barrio Chino,
choisit son camp :
s'il dessine encore
quelques caricatures
dans l'Esquella de
la Torratxa -Hitler
et Mussolini, un
curé armé- il
décide de rejoindre
le front et s'enrôle
dans les milices
républicaines (dans
la 27ème Division,
du PSUC, que
commande le
communiste José
Del Barrio). Il y est
mitrailleur sans
mitrailleuse d'une
compagnie de
mitrailleurs. On
manque d'armes chez
les républicains.
Gravement blessé à la jambe, une fois remis il participe encore à quelques combats (sur le Sègre) mais, comme 450 000 républicains doit quitter le territoire devant l'avance des troupes franquistes: fin 1938, c'est la Retirada. En France, il connaît les camps de concentrationdu littoral : Barcarès, St Cyprien, Agde, où il parvient tout de même à caricaturer quelques camarades .
Remite 1939 (pour retour de courrier)
Jose Cabrero ARNAL détenu dans les camps de concentration français, ici le Barcarès.
|
Dans ces camps de concentration
il rencontre des intellectuels
catalans qui seront ses amis,tel le
il rencontre des intellectuels
catalans qui seront ses amis,tel le
manresano Joaquim
Amat Piniella
(futur auteur du magnifique « K.L .
Reich »,
roman autobiographique
sur la Déportation) ; et puis ce sera
l'engagement dans une CTE, le
départ pour la ligne Maginot un
25
décembre 1940 , les Stalags
ensuite (Belfort où il dessine
encore, puis celui de Fallingbostel
en Prusse) et l'arrivée – le
27
janvier 1941- dans le camp de
concentration nazi de Mauthausen
en
Autriche. Là encore, le déporté
6299 parvient à caricaturer ses
geoliers, à dessiner aussi pour les
anniversaires de ses amis avant d'être transféré versle terrible camp annexe de Steyr.
En
mai 1945, C. Arnal est libéré – 36 ans et moins de 42 kg - . Il rejoint la France
que, désormais, il ne va plus quitter. .
Lui qui avait un rêve, simple, boire une bière
sur les Ramblas, ne
retournera jamais en Espagne.
En 1943, "fêter" son anniversaire dans l'enfer de Mauthausen ou Steyr et garder son humanité malgré les nazis, c'est avoir en cadeau une caricature de l'ami C.Arnal (qui trouve toujours matière à dessiner, et crayons et papier) |
Et, 1945 : LIBERATION DES CAMPS NAZIS et FIN DE LA GUERRE
…
Ce
sont les années fastes de la revue
PIF qui diffuse les œuvres de
grands
créateurs ( Tabary, Gotlib, Poivet,
Chéret et Lécureux, Paul Gillon,
Hugo Pratt...) et connaît un immense
succès populaire : les 400 à 600 000
lecteurs hebdomadaires sont parfois
même un million.
Le Gadget, reconnaissons-le
y est aussi pour quelque
chose : Pifises - crustacés
microscopiques à élever en
aquarium- , Pois sauteurs du
Mexique ou branche de sapin à
planter…
caricature méconnue contre le Pacte de non-agression (1939) |
créateurs ( Tabary, Gotlib, Poivet,
Chéret et Lécureux, Paul Gillon,
Hugo Pratt...) et connaît un immense
succès populaire : les 400 à 600 000
lecteurs hebdomadaires sont parfois
même un million.
Le Gadget, reconnaissons-le
y est aussi pour quelque
chose : Pifises - crustacés
microscopiques à élever en
aquarium- , Pois sauteurs du
Mexique ou branche de sapin à
planter…
Mais
José, lui, est bien fatigué et
réduit peu à peu ses activités pour
se reposer sous des cieux plus
cléments, méditerranéens, et
pratiquer une autre de ses passions:
la pêche en mer .
réduit peu à peu ses activités pour
se reposer sous des cieux plus
cléments, méditerranéens, et
pratiquer une autre de ses passions:
la pêche en mer .
Il
s'éteint à Antibes, en 1982, le jour de ses 73 ans.
II / LE REPUBLICAIN.
Dans l'Espagne des années 30,
être anticlérical et viscéralement hostile à toute forme
d'autorité suffit à vous classer comme républicain. C.Arnal l'est
donc!
Son camarade, Ferran Planes,
le qualifie de «libertaire sans doctrine ni système». Son amie
Pilar (épouse du déporté Josep Bailina) confirme: «moqueur de
toute politique (il avait) quelques idées anarchistes» (à
l'auteur, 30.09.2010). Dans Barcelone «la rouge-et noire», le jeune
homme goûte-t-il à la Liberté que les généraux et autres
fascistes entendent la lui retirer. En plein été! Dés
lors, il le dit: «moi qui n'avais jamais fait de politique, je
deviens «un rouge».».
Plus tard, lors de son premier
exil en France, il se révolte contre le pacte germano-soviétique
d'août 1939 , et dessine une poignée de main entre Staline et
Hitler, tous deux aux mains ensanglantées: caricature sans parole,
violemment anti-stalinienne … et oubliée de tous!
Mais après Mauthausen et à
Paris, il ne veut pas confondre le leader soviétique et les
communistes espagnols ou français! Il respecte infiniment ces
derniers et nombre d'entre eux sont ses amis. Il est fidèle en
amitié!
Depuis la fin 1945 et durant
de longues années s'il dessine pour la presse communiste, pour
l'Humanité, il ne sera pas lui même adhérent du Parti. On le dit
«compagnon de route»: il ne dément pas.
Il ne sera pas non plus
dessinateur de propagande, sauf à nommer propagande une œuvre faite
d'amour, tendresse, fraternité et optimiste.
Il ne caricature plus que ses
amis ou voisins, et pour les journaux communistes, quelques sportifs
ou gens du spectacle (Bourvil…) . Il fait encore 5 ou 6 dessins,
«réalistes» et anti-fascistes, mais la page «politique» est
tournée, D'ailleurs il s'adresse désormais aux plus jeunes et dans
ce domaine, il partage l'opinion du grand pédagogue républicain,
Rodolfo Llopis (1895-1983): «Coûte que coûte, il faut respecter la
conscience des enfants.».
III / LE DESSINATEUR, L'EXILE.
a-
Artiste accompli en Espagne déjà,.
Dans
les années 30, l'homme maîtrise parfaitement son art, depuis
plusieurs années .
Autodidacte,
il a tant lu ses aînés - Sullivan ou Disney- tant pratiqué,
qu'il n'a plus grand chose à apprendre dans l'art du trait ou celui
de la couleur, juste à peaufiner quelques détails.
En ce qui concerne l'art de la
narration, du découpage, du choix des angles de vue en fonction des
effets recherchés, C.Arnal est tout aussi compétent et précis,
c'est un conteur!
Novateur, il ose le cercle
quand d'autres se conforment à la traditionnelle vignette carrée ou
rectangulaire et s'amuse même à la casser, la déchirer, pour en
faire source d'un nouveau gag ou suggérer le mouvement – car le
dessin de C.Arnal est dynamique, explosif- .
Il
est un des premiers à introduire la Bulle (ou «bocadillo») dans la
Bande Dessinée espagnole, à multiplier aussi les onomatopées.
Son
humour est adapté aux publics: le dessinateur-scénariste sait
s'adresser aux adultes comme aux enfants. Daniel le dit: il
adore jouer avec les plus jeunes dont il aime la vivacité, la
spontanéité et l'enthousiasme.
Ses
admirateurs sont nombreux, ses pairs l'estiment et le reconnaissent:
c'est l'un des meilleurs!
b-
Des effets de la déportation et de l'Exil sur l'oeuvre française,
L'artiste a 36 ans lorsqu'il
débute sa carrière française et les acquis demeurent.
Reposé et dans une atmosphère
sereine, il retrouve ses capacités artistiques... jusqu'à ce que sa
santé défaillante l'empêche de poursuivre son activité.
L'expérience des camps à un impact sur le corps.
Le mental a souffert aussi,
mais la détermination reste et la passion ne l'a pas abandonné.
C.Arnal veut faire front. Dessiner c'est vivre!
Il écrit à son petit neveu
Daniel Cabrero ( et à lui-même ?): « Continue! Savoir dessiner ne
sera jamais un handicap. A moi, ça m'a sauvé la vie» (04-02-1946).
L'auteur espagnol est complété
par le savoir du déporté.
Le
trait est sûr. Le dessinateur maîtrise et sait l'effet des
courbes -sympathique-, des pleins et déliés -délicat-. Il aime la
douceur enveloppante du rond qui devient « sa signature».
Ses
nouveaux héros ont rondeurs et bourrelets. Il sait utiliser aussi
les longues rectilignes, et fracturées
avec des angles: elles sont agressives (Rappel des barbelés?..). Les personnages qu'il
égratigne ont souvent le corps droit et sec, gendarme excepté, qui
possède déjà bottes et uniforme ou a le visage barré de fortes
moustaches.
Conteur
hors pair, C. Arnal excelle
dans l'art de l'ellipse ou de la composition de l'image . En
utilisant plongée, contre-plongée, oppositions des masses, sens de
lecture, il suggère toute une histoire en un seul dessin et le fait
avec bonheur dans chacune de ses couvertures des Aventures de Pif le
chien.
Humour et anthropomorphisme
sont caractéristiques de son œuvre . En Espagne, José
s'est fait spécialiste de la Bande Dessinée animalière mais est
réputé aussi pour ses féroces portraits-charges de politiques,
militaires ou curés. En France, il est surtout connu pour ses
dessins anthropomorphiques , innombrables. Son talent de
caricaturiste est oublié: Vaillant publie pourtant quelques amusants
portraits (4 amis: R. Moreu, P. Olivier, Jean Olivier, Roger
Lécureux) mais l'Humanité ne s'intéresse bientôt plus qu'à son
Pif.
Le dessin «réaliste»
l'attire peu. En Espagne, dans les revues de Mode, les corps gracieux
de ses modèles étaient équipés de comiques minois.
C.Arnal est un dessinateur
humoristique avant tout : les animaux sont bien plus amusants
que les humains. Plus séduisants aussi pour les enfants qu'il rêve
de faire rire.
En faisant vivre ses
personnages imaginaires inspirés par des animaux il peut en dire
beaucoup sur les hommes!
Le dessinateur va «recycler»
ses personnages espagnols, reprendre quelques traits, les
franciser , pour en bâtir de nouveaux. Il en réemploie
certains, secondaires ( et les Césarin : Tonton, Tata, -des
«humains rigolos»- ont des jumeaux barcelonais). Adieu Rob –
Héros de Guerra en el pais de los insectos- , Paco Zumba (…) et
bonjour Pif!
Le chien Top (efflanqué) et
Topilita, son amusante fiancée, ont donc une
5descendance . Le premier
réapparaît en couverture des Aventures de Pif, dans un émouvant
passage de relais, par exemple. L'un s'en va quand l'autre arrive qui
vole
de ses propres ailes (art de
la composition).
Deux petits portraits, genre
photo de famille et Pif lui même, dans une bulle, confirment la
filiation avec les illustres ibères.
Pif est le personnage phare
mais l'ours Placid , heureux personnage qui se montre cruel parfois,
et son fameux complice, Muzo, le rusé renard, sont emblématiques
aussi. Le dessinateur sait le poids de l'imaginaire collectif et
l'utilise. Ainsi va-t-il créer un nouveau personnage, Hercule qui
assoit mieux encore le côté canin de Pif. Il est dit que Chat et
chien ne peuvent s'empêcher de s'opposer ! Cet affrontement
«naturel» entre les deux genres est cause de nombreux gags. Il crée
des situations absurdes. L'artiste approche là surréalisme et
poésie.
De plus, les duos comiques ont
toujours amusé celui qui fut membre actif du Club Laurel et Hardy
barcelonais (El Gordo y el Flaco). Ils permettent aussi de poser ces
questions: Pourquoi se dispute-t-on? Cela en vaut-il la peine?
C.Arnal ? Dessinateur pour
enfants...
Nous n'insistons pas davantage
et nommons juste quelques autres personnages: Bec d'or, Roudoudou le
cabri, Fifine et Fonfon, petits lapin et mulet...
Et chez les «humains», tout
de même, cette figure: le petit Doudou des Césarin.
La
thématique du manque est
une des constantes de l'oeuvre. C. Arnal reste marqué par les
privations
de son enfance, et la Faim : son quotidien durant les neuf
longues années.de Guerre
Les
soucis alimentaires dans une France où le rationnement perdure, les
soucis alimentaires de ses personnages de papier seront sources de
nombreux gags . Lors de sa première apparition dans
«l'Humanité» quotidienne (mars 1948), le chien Pif dérobe
l'énorme fémur d'un dinosaure de musée. L'ours Placid est un
glouton qui se rue sur saucisson et jambon... serrano!
Le
bonheur des personnages à dévorer de belles viandes est si fort que
le lecteur perçoit le plaisir de l'auteur (qui se venge) à croquer
la scène.
Quand
il veut confronter ses héros de papier aux fins de mois difficiles
C.Arnal nul besoin de discours, il dessine les tristes mines de
Placid et Muzo, tout deux face à un malheureux bout de de saucisse.
La
fréquence des problèmes de logement dans les strips est souvent
considérée comme la marque d'un auteur ancré dans les réalités:
c'est vrai! Fin observateur du monde qui l'entoure, rien ne lui
échappe du vécu des français. Mais le sujet est révélateur de
craintes profondes de José lui-même: durant 9 ans, le soldat, le
réfugié en camp, en C.T .E. puis le déporté a connu ce
qu'est la survie sans abri ni chaleur.
Un
dessinateur français ? un « apatride » resté
espagnol qui demandera la
nationalité française dans les années 50, mais ne l'obtient pas **.
C'est la Guerre froide et il est salarié de l'Humanité. Il n'est
pas homme de dossier et n'insiste pas. Etre l'époux d'une française,
avoir un travail, une maison, une barque; ça lui suffit! Ses petits
lecteurs, et les Césarin, sont sa famille , lui qui n'aura pas
d'enfant. Il mourra donc apatride et sans revoir jamais son pays
natal . Pourtant, il garde l'Espagne au cœur et n'oublie pas le combat
anti-fasciste.
En 1946, 4 de ses dessins
réalistes
paraissent en hommage à «Cristino
Garcia- Le guerillero» que fera
fusiller Franco (brochure de Manuel
Pero pour «Jeunesse héroïque»).
paraissent en hommage à «Cristino
«Le patriote résistant», sup. au n°426, avril 1975 |
fusiller Franco (brochure de Manuel
Pero pour «Jeunesse héroïque»).
Ses camarades des camps
obtiennent qu'il réalise une
œuvre réaliste et il dessine
alors un déporté qui gravit
les 186 marches de l'escalier
deMauthausen: un chemin de
croix...
gammée!(«Le patriote résistant»,
supplément en espagnol au
n°426, avril 1975). Mais c'est
lorsqu'il est dans son registre et
avec son bestiaire que C.Arnal
est le plus inventif et percutant,
un Maître-Artiste.
** en pleine opération policière Boléro-Papryka,
CIA-France-Espagne franquiste... (cf ce Blog)
obtiennent qu'il réalise une
œuvre réaliste et il dessine
alors un déporté qui gravit
les 186 marches de l'escalier
deMauthausen: un chemin de
croix...
gammée!(«Le patriote résistant»,
supplément en espagnol au
n°426, avril 1975). Mais c'est
lorsqu'il est dans son registre et
avec son bestiaire que C.Arnal
est le plus inventif et percutant,
un Maître-Artiste.
** en pleine opération policière Boléro-Papryka,
CIA-France-Espagne franquiste... (cf ce Blog)
Et ce sont Placid et Muzo qui voyagent en hélicoptère. Et ce douanier d'un pays imaginaire qui les repère dans le ciel. Le Palais est alerté: on survole le territoire. Un ordre est donné, sec! «Qu'on les descende!» dit un dictateur bardé de médailles -«excellence qui excelle»-, caricature d'un certain caudillo (Vaillant- 19 juin 1947- n° 110). Le message est glissé…dans le journal pour enfants! Fait rarissime.
Placid et Muzo (Vaillant- 19 juin 1947- n° 110) |
Une autre « référence »
au passé de déporté du dessinateur est longtemps passée
inaperçue,. Elle est toute entière liée au sens qu'il a de
l'amitié, de la « Camaraderie » (et j'emploie ce mot à
dessein) : c'est l'apparition dans ses strips de son ami
Francisco Boix, le fameux photographe de Mauthausen et seul témoIn
espagnol lors du procés de Nuremberg, Dans l'Humanité des années
50 et alors qu'il est reporter sur le Tour de France pour ce journal, Boix devenu « Pako » petit personnage de papier vif et
casse-coup à l'image de son modèle rencontre un Pif …
admiratif.
Il y a d'autres clins d'oeil,
mais à la Culture espagnole :
- dont cette planche
de Pipolin : le
mécontement de
Fifine mais de la
tendresse pour
l’oeuvre de Picasso,
mais à la Culture espagnole :
- dont cette planche
de Pipolin : le
mécontement de
Fifine mais de la
tendresse pour
l’oeuvre de Picasso,
- dont cette petite carte
postale Vaillant qui
présente Placid et Muzo
vent, sur mule et rosse,
tel Sancho et Quijote...
Qué imágenes tan preciosas. Me encantan. Haces una labor increíble al recopilar toda esa información, amigo Philippe. Me estoy poniendo al día con tus artículos, son muy interesantes.
RépondreSupprimerGracias, pero es placer compartir con herman@s.
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