dimanche 27 septembre 2020

Comment aborder une recherche aux A.D.

COMMENT ABORDER UNE RECHERCHE AUX A.D. Archives Départementales. Ce texte, bien que trop long, est juste une petite aide-à-recherche, sans prétention, et qui plus est bien incomplète: elle n’évoque qu'un début possible de la démarche, l’enquête aux Archives. A peine comment passer un seuil, et ne pas hésiter ni désespérer !...

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LES RECHERCHES : Surtout il ne faut pas que penser qu'il y a une seule recette, "the" solution qui serait miracle et que les AD sont la seule ressource. Non-non ! En dépit de forts points communs, chaque cas de famille peut être différent. A nous, l@s hij@s, niet@s o sobrin@s, de nous aider mutuellement et de nous confier nos petits "trucs" pour réussir car il y a des exigences communes, des expériences à partager, pour mener à bien nos enquêtes. En 1er lieu, il nous faut de l’envie et de la détermination -et nous n'en manquons pas!-, ensuite de la méthode et du temps à lui consacrer. Souvent, c’est parce qu’on manque de méthode qu'on fait une course contre la montre et qu’on galère … Parfois aussi, on a de la chance ! Mais à défaut d'en avoir sur ce sujet, rappelez-vous : la rigueur aide la chance !

Le tout 1er acte avant même d'entrer aux AD reste d'interroger la famille, les survivants muni de son petit calepin, et de ne pas négliger non plus la fouille d'armoires et placards -même si on répugne un peu à ça- et surtout de tout noter , tout, détail compris et même d'apparence insignifiante, car nul ne peut savoir au préalable quel élément pourra l’aider à la recherche plus qu'un autre. Il suffit parfois de repérer dans une photo un petit signe militaire sur une vareuse, une casquette qui rattache notre parent à un groupe, toujours plus aisé de suivre dans son parcours et les papiers conservés aux Archives départementales qu’une seule personne. Rappelez-vous aussi : pour les militaires français, les gardes-mobiles qui les enregistraient à leur arrivée, bien souvent et avant tout, les nôtres ne formaient qu’un "tas" : le tas ou les petits tas de ces espagnols, ces « rouges », ces « indésirables »… Des centaines de milliers, des soldats vaincus et totalement démunis, ignorants de la langue française, parfois de l’écriture et des us et coutumes du pays « d’accueil »…. Comment, par exemple, corriger un caporal français qui prend très mauvaise note de vos noms, de votre prénom -orthographe approximative, pseudo-phonétique et francisée- quand il y a bousculade dans l’immense file derrière vous, quand vous ne savez pas lire et que de toute façon vous êtes mal placé pour observer tête-bêche ce qu’écrit un soldat face à vous, à l’envers, quand il fait froid et qu'on voudrait juste se reposer, vite avaler un bout de pain ou pisser.... D’ailleurs, il ne vous écoutera pas, « il a autre chose à foutre, paraît-il ! »

Aux AD :

A défaut de savoir le parcours de vos parents quand ils étaient militaires, de leur Division, Brigade, compagnie et d'infos sur les camps de concentration français où on les parqua, prenez la chronologie à l'envers et tentez une "montée à rebrousse-poil", allez donc aux Archives du dernier département français de résidence de vos parents.

Aux AD donc, après avoir obtenu une carte d'accès (c'est gratuit -service public !- il suffit d'arriver avec sa carte d'identité ou sa DNI si vous êtes espagnol) et après avoir rempli un petit formulaire-bateau d'inscription, vous entrerez en salle de lecture. Une fois en cette salle, demandez au collègue archiviste à consulter les inventaires papier ou bien comment avoir accès à l'inventaire numérisé : il y a des postes informatiques dans la salle. Avec le code/mot de passe personnel qui vous sera attribué vous pourrez commencer vos recherches. Dans tous les cas (hormis les politiques connus ou quelques artistes) n'envisagez pas trouver immédiatement le super-dossier ou papier qui concerne vos parents, justement! Il est rare qu'au seul énoncé de leurs noms et prénoms vous ayez tout et tout de suite. Non, il vous faudra passer par des étapes préalables et ensuite il vous faudra fouiller dans des boites d'archives, dans des dossiers, dans des liasses, des listes, des papiers..., pour espérer les trouver. Il faut d'abord, plutôt que de les envisager en tant qu'individu, considérer vos parents comme membres d'un groupe (les réfugiés espagnols de..., arrivés ou passés par là en...) et mener vos recherches "en entonnoir". En passant souvent du général (le groupe) au particulier (les individus). Bref, il faut comprendre qu'en archivistique nous avons des méthodes de classement, comme une arborescence, et qu'avec la recherche du bon Fonds (sur la bonne thématique) on accède ensuite à la/les cotes indispensable(s) à toute consultation. Vous pouvez vous faire aider pour cette recherche de ces cotes en indiquant que vous faites des recherches sur les réfugiés républicains espagnols à partir de 1939. Si la personne derrière sa banque/comptoir est un vrai archiviste et qu'il n'y a pas trop de monde il vous aiguillera sur les inventaires. Surtout s'il vous sent précis dans la requête et méthodique. Il sait que la personne qui ne s'est pas préparée à mener une recherche, qui arrive "les mains dans les poches" sans avoir préalablement réfléchi et sans avoir accumulé quelques détails utiles, quelques dates ou lieux (même ténus) va pagayer dans la semoule... et lui faire perdre du temps, en vain (car employés de cette fonction publique que méprise nos ministres- nous sommes bien trop peu pour mener nos taches et nos missions : à savoir, collecter, classer, conserver-conditionner, communiquer). Dans tous les cas armez vous de patience. Vous allez enquêter, et ce que vous trouverez sera le fruit de votre travail, de votre concentration et de votre méthode, rien ne vous sera servi sur un plateau. En contrepartie de ces efforts, soyez en sûr, toute découverte même la plus infime fera votre fierté, et après c'est comme des fils que l'on tire. Parfois ils mènent à quelque chose, parfois non (dites-vous que même s'il n'y a rien, cela à tout de même valu la peine d'essayer ce fil là puisqu’ il vous permet d'éliminer une fausse piste, d'en réduire le nombre et de vous concentrer maintenant sur une autre possibilité). Parfois pour trouver, comme il n'y a pas toujours de "ligne" directe, il faut procéder par élimination ou bien prendre des contours imprévus. Des fois, il y a juste leur nom, au milieu d'une longue liste, et déception! Vous pensez qu'il n'y a rien d'autre à en retirer, zut! Vous vous trompez : regardez bien les "alentours", le titre, la date, le lieu. Notez les ou photographiez-le (vous y êtes autorisés si vous n'utilisez pas de flash) et surtout-surtout prenez très scrupuleusement les cotes (même celles des pistes éliminées, pour ne pas y revenir par mégarde, et se perdre). Car LA COTE c'est pour nous archivistes et doit le devenir pour vous, un élément "central" : c'est l'adresse d'une boite d'archives dans les dizaines de km linéaires de documents que comptent les épis et tablettes des magasins des A.D. En général aux AD, les Fonds concernant nos parents réfugiés sont en 4M (archives de police, gestion des étrangers, cabinet du Préfet du département) ou en W (après 1940) mais faites le vous préciser par l'employé ou l'archiviste local, ce n'est pas le déranger que de le lui demander : entretenez de bonnes relations avec lui, vous verrez... Parfois il est intéressant de demander s'il n'y a pas des fonds aussi sur d'autres supports que le papier (ce sera une autre cote) ou s'il n'y a rien ou quelque chose dans les périodiques, journaux de l'époque (en général, conservés dans le fonds J ou Jx), mais commencez donc par consulter les inventaires (ou instruments de recherche) et dans la 4M en particulier.

Pourquoi ce conseil d’aller voir aux Archives du dernier département français de résidence de vos parents ?

2 cas possibles liés à la demande de naturalisation (le 3ème cas = s’il n’y a jamais eu demande ! Dur-dur !). Quand ils ont déposé, à moment donné, une demande de naturalisation, il peut y avoir des « traces » de vos parents : les papiers qu’ils ont du accumuler et remettre à l’administration française pour justifier de leur identité et argumenter leur demande de naturalisation, comme des attestations de bonne moralité signées du maire, d'un employeur, de voisins... Cela -ces traces conservées- surtout quand leur demande a été ajournée ou même rejetée. Mais attention, pas dans toutes les AD, parfois ces dossiers passés par les préfectures avant de « monter » à Paris puis retournés en préfecture ont été éliminés faute de place dans les linéaires des magasins (un service public, quoi !.. et ses petits moyens) ou ont parfois été échantillonnés : ton nom commence par B, on conserve ton dossier mais par G (malheur aux Garcia...) on t’élimine, etc… Difficile à avaler, mais pour une administration « économe », ce n'étaient que des étrangers, après tout !!! Quand leur naturalisation a été acceptée et que les vôtres n’ont hélas pas conservé le papier original individuel du décret à leur nom (mais grâce à la date, il y a tout de même possibilité de retrouver mention de l’acte à leur nom dans le J.O de la République, un de ces gros registres du Journal Officiel conservé parfois en mairie, aux AD…) demandez-le! N’hésitez pas, vous êtes parfaitement dans votre droit, et faites faire une copie par l’employé : cela vous en coutera le prix d’une photocopie , comme si vous la faisiez chez un buraliste. Par contre, dans ce cas : celui d’une naturalisation acceptée, vous n’aurez hélas pas la possibilité de trouver ce dossier la aux AD, il est resté entre les mains des archives de l’administration centrale (allez-y), puisque non retourné vers la préfecture du département d’envoi et résidence. Mais rassurez-vous, il peut tout de même y avoir d’autres traces de passages, toutes aussi intéressantes, dans leur AD de préfecture…. Exemple de document : ces cartes estampillées de l’Office français des réfugiés qui les avait en charge-ou surveillance- quand non naturalisés. Ce sont des petites cartes pliées en 2 (format A5) avec photo d’identité émouvante, car parfois on ne l’a pas nous-mêmes, et parce qu’on les y « voit » vieillir. A chaque fin de validité en effet, ils déposaient la vieille carte que conservaient donc les services, et on leur en délivrait une nouvelle. Il y a parfois toute une « collection » à leur nom conservée de ces cartes carton bleu pâle façon carte d’identité.

Rotundjuuu !!! J'allais oublier aussi de citer une piste possible, celle des archives municipales. Certaines n'existent pas ou plus (le bâtiment ou la salle dédiée) mais leurs fonds ont été versés aux AD. Les petites mairies en effet, n'ont pas toujours les moyens de bien conserver leurs fonds aussi les versent-elles, les transfèrent. Par contre, dans les archives de la mairie d'une ville-préfecture, plus grande, ces fonds sont souvent encore conservés aux archives municipales. Ne confondeons donc pas AD et AM ! Les documents qui peuvent être intéressants et à ne pas négliger ce sont les recensements des étrangers de la commune. Et surtout lorsque vous savez le passage de votre famille dans telle ou telle commune. Pour retrouver ces "recensements des étrangers", il existe le "cadre de classement" des AD, c'est-à-dire le plan directeur qui établit la répartition des fonds en grandes divisions et subdivisions appelées, et dans toutes les AD, des séries et sous séries. Par exemple la 4M est une sous-série (celle des archives de police) de la grande série M qui rassemble les documents d'administration générale et économie versés par la Préfecture. Pour les registres de recensement des étrangers dans la commune c'est donc plutôt vers la série E du cadre de classement qu'il faut se diriger. Demandez l'inventaire du E pour avoir la bonne sous-série et trouver ensuite la bonne commune, la bonne année, et ainsi vous aurez une COTE (vous savez ?.. L'adresse!)

J'arrête. Pardonnez la longueur et, Bonne recherche. ! Animo !

lundi 1 juin 2020

Blanc sur noir, Un genou dans le cou !




UN GENOU DANS LE COU (texte, tout en dessous)


Minneapolis, USA, 25 mai 2020 :"I can't breathe" (je ne peux pas respirer) 

GEORGE FLOYD assassiné par des truands en uniforme.
           Assez ! Basta Trump ! Fuck Trump !

A
Pour titre au texte qui suit , j'ai repris une vieille expression mais en l'inversant, pour la détourner. 
"L'écrire noir sur blanc", expression signifiant qu'il y a clarté et que celui l'utilise assume, devient donc "Blanc sur noir", tout autre chose, et son contraire même. La domination, l'acharnement aussi: être "sur" quelqu'un, c'est aussi ne pas le laisser respirer. 
Ce sont les incessants et humiliants contrôles policiers: contrôles au faciès. 
Ce sont les violences policières et les meurtres racistes, tels ceux d'Ahmaud Arbery, de Breonna Taylor, de George Floyd…
Donc, ci-dessous:

BLANC SUR NOIR,







La corrida. La mort du matador - PICASSO



"Corrida. La mort du matador" 


(1933 : année de l'installation du nazisme en Allemagne. 4 ans avant Guernica).


 Le cou du cheval blanc, tordu de douleur, la cape ou du sang qui s'échappe du ventre… Et tour autour, en tout petit, des drapeaux républicains dont Picasso s'amuse parfois à inverser les couleurs (combien l'ont remarqué?)


 Est-ce à dire, peu importe les conventions, l'ordre? La République a 2-3 ans et on peut la prendre et l'aimer en tous les sens? Elle est en construction et rien ne la fige?…

On retrouvera les emblématiques taureau et cheval dans l'immense Guernica que peindra Picasso, 4 ans plus tard, pour dénoncer la barbarie des bombardements. Tableau de 1933 à rapprocher aussi d'une œuvre, postérieure avec taureau (1937), de André Masson.







vendredi 1 mai 2020

1er MAI confiné /Confi-MAI (1/05/2020)


1er de MAYO 2020 especial


Il m'était impossible de ne pas manifester ce 1er mai, après 45 ans sans faillir. Ce petit matin confiné j'ai donc concocté cette petite vidéo façon Bricolo et Bricolette. Excusez mes ratés, c'est un premier essai. Selon la police, nous étions plus d'1 million 75 ou 16 dans les rues de Toulouse. Rien que des people, et des vrais… ceux du Populo ! (leurs noms sont dans l'une des dernières images)

INITIALEMENT, la Vidéo était conçue pour faire un Diaporama -ça se voit !- et qui veut récupérer les images ci-dessous pour les monter en DIAPORAMA, avec transitions et animations, à mon autorisation de le faire. Allez-y. 

Juste utilisez, S.V.P. la dernière image (ci dessous) pour rappeler le nom de celui qui s'est crevé le cul un jour de non-travail… Convenez que c'est justice, non ?


Les 1ers images sont "agrémentées" d'une légende à caractère historique (mais un prof d'Histoire ça peut être chiant, et ça ne se refait pas !)
Après, eh bien, débrouillez-vous, reconnaissez ou pas ...





L'origine du 1er mai est américaine : les Martyrs de Chicago. En 1886, 40 000 ouvriers de Chicago luttent pour les 8 heures et, en grève, manifestent le jour du "Moving day"("jour du déménagement ": le jour traditionnel des signatures de contrat ou des ruptures à une époque où l'ouvrier mécontent peut partir sur "le trimard", déménager,  aller voir ailleurs s'il y a mieux). Mais les patrons, ceux des usines de tracteurs Mac Cormick, ne l'entendent pas ainsi et envoient leur milice. En fait les "détectives" de la fameuse agence Pinkerton qui tirent… et il y a des morts ! Le 4, à la fin d'un meeting de protestation place du Haymarket (marché au foin) c'est la police qui tire… et il y a des morts (des policiers, tués par les tirs croisés de leurs propres collègues)… mais ce sont des ouvriers que l'on arrête, 8 anarcho-syndicalistes. Condamnés à mort… 4 sont exécutés et un se suicide, jusqu'à ce qu'un nouveau procès fasse la preuve de l'innocence des ouvriers… mais trop tard, pour 4 d'entre eux !

 



L'idée d'une manifestation et journée de Grève internationale pour les 8 heures est approuvée par le Congrès international de Paris en 1889, congrès fondateur de l'AIT, de la II° Internationale et commémorant les 100 ans de la Révolution Française. On reprend là ce que le congrès de Saint Louis de  l'Américan Fédération of Labor -A.F.L. des USA, avait déjà décidé aussi pour rendre hommage aux martyrs de Chicago. A cette époque, les ouvriers avaient bonne mémoire ! En France, le 1er Mai 1891 - sera notre tout premier 1er mai - et le patronat "chie dans ses frocs"!   La grève sera suivie, même si les patrons veulent l'interdire comme ceux de Fourmies dans le Nord








Le 1er mai 1891 (1er 1er mai français) est endeuillé : à Fourmies, ce jour là, la troupe tire sur les ouvriers qui manifestent pacifiquement. 


Le 1er mai 1891 : Parmi les martyrs de Fourmies, on relève une jeune fille d'à peine 18 ans, Maria Blondeau dont les mains serrent encore un bouquet d'aubépines ensanglanté (les ouvriers de l'époque ignoraient le muguet et préféraient la fleur rouge de l'églantine, si bien qu'on nommait alors les manifestants"églantinards")

Pendant longtemps une marque rouge, un triangle,  sera associée à la fleur d'églantine ou même au coquelicot  du 1er mai :

En effet, dès 1890, les manifestants arborent à la boutonnière un petit triangle rouge en tissu. 3 pointes qui symbolisent leur triple revendication : la journée des 8 heures de travail, 8 heures de sommeil et 8 heures de loisir.

Le principe des 3 pointes sera aussi à l'origine de l'étoile que porteront ensuite, durant la Guerre d'Espagne, les volontaires des Brigades Internationales qui, aux côtés de leurs camarades républicains antifascistes, combattront les troupes franquistes, hitlériennes et mussoliniennes, militaires de métier et bien mieux équipés.







Les fusils Lebel à répétition (ceux là même que le Gal. Boulanger,  ministre de la Guerre, a fait adopter) ont donc fait "merveille". Au lendemain de cette tuerie, Jules Guesde (1845-1922), député socialiste de Roubaix et principal vulgarisateur du Marxisme (mais très vulgarisé) en France le dira = "Les patrons aiment le peuple comme le beefsteak, saignant !". Cette même année 1891, le Congrès international socialiste de Bruxelles donne à ce jour son caractère annuel et mondial. Il sera célébré partout à partir de 1892. Mais l'apogée de cette Journée des Travailleuses et Travailleurs se situera en mai 1906, avec le mot d'ordre de Grève générale … 

Ce n'est qu'en 1919 que la loi imposera en France, la journée de 8 heures.




! A  LA  CALLE ! Nous dit une "Angela Davis" toulousaine… "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !"

























Jaurès et Marcel Cachin ?



Lucie Aubrac, Dulcie September , Voltairine de Cleyre, avec qui sont-elles?



Et Angela ?



Et Varlin, et Tania la guerrillera ?

Et Benoit Broutchoux, Louise, et Rosario dinamitera ?..


Parce que vous pensiez trouver facile ? Eh bien non, il faudra trier ! Non mais !








ALLEZ, A BIENTOT … et Protégez vous bien !







Le 23 avril 1919, en France : le pouvoir apeuré, craint tellement la mobilisation ouvrière pour ce 1er mai d'après-guerre, qu'il s'emploie à désamorcer la contestation en faisant voter une loi sur le temps de travail avant la tenue de la journée d'action. Le 23 avril, adoptée sous la pression, la loi institue la journée de travail de 8 h. Le 1er mai 1919 n'en sera pas moins le plus massif (après celui de 1907) que la France ait connu jusqu'alors.
Celui de 1936, entre 2 tours de législatives (celles de la victoire du Front Populaire), obtient lui aussi un phénoménal succès et annonce les grandes grèves de juin.

Le 24 avril 1941, en pleine occupation  allemande donc, le 1er mai est officiellement désigné comme « fête  du Travail et de la concorde sociale" par le gouvernement de Vichy qui espère semer trouble et confusion dans les esprits,. "Concorde" ? Mon œil !
Le jour devient chômé... mais non payé. 
Chômé: Pétain pense miner cette fête emblématique et récupérer ainsi le symbole afin de rallier les ouvriers. C'est le même Pétain qui va s'attacher aussi à ce que la fleur d'églantine bien trop rouge et populaire (celle du gratte-cul, qui agace et démange, celle des salariés poils-à-gratter du patronat) soit remplacée par le muguet, d'un blanc fade et plante toxique. Mais comme les choses ne sont jamais aussi simples et par souci de vérité il faut le dire aussi: le muguet apparaît dans les cortèges ouvriers dès mai 1907 (un grand 1er mai !)

En avril 1947, en France toujours : Le gouvernement issu de la Libération, verse à son tour dans la récupération, il fait du 1er mai un jour férié payé.
En mai 1968 : après une période de quinze ans d’interdiction de défiler au prétexte de Guerres d'Indochine puis d'Algérie (déjà nos gouvernants invoquaient "l'état d'urgence"), la CGT lance un appel à manifester dans les rues de Paris. Les évènements de « Mai 68 » suivront.

1er mai 1995 : à Paris les criminels de l'extrême-droite française endeuillent la journée. Brahim Bouarram, est jeté dans la Seine et meurt. N'oublions pas son nom !

De nos jours, la Fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d’Europe, à l’exception de la Suisse et des Pays-Bas. 
Les britanniques quant à eux, célèbrent cette date le tout premier lundi de mai.
Et aux Etats-Unis, à l'origine du jour pourtant, le « Labor Day » est célébré le 1er lundi de septembre, non en mai. Cela en mémoire d’une autre journée qui fut marquée par la répression anti-ouvrière contre la grève sauvage des salariés de la Compagnie Pullman qui, en 1894, paralysa le trafic ferroviaire autour de Chicago.

En dépit de ces "particularités locales", pour les salariés du Monde entier le 1er mai reste la Journée internationale des Travailleuses et des Travailleurs (et ce n'est pas la même chose que "fête" du Travail)




mercredi 29 avril 2020

Affaire CORONA : ils jouent les "boss" mais ne maîtrisent rien.


Il y a le 11 mai, les souhaits du gouvernement, le 7 mai, et tout le reste, qui se nomme réalité. 

Macron et Blanquer rêvent, ils feignent l'assurance, mais dans l'affaire Corona ils nous ont habitué aux ordres… et tout aussitôt aux contre-ordres. Nos branquignols font les fiers-à-bras, ils jouent les "kakous" (sans doute pour singer le père-Trump) et versent donc dans l'esbrouffe : déjà ils ne maîtrisent rien de la 1er vague de contagion, comme on le sait tous, alors la 2ème vague, vous pensez... 

Vous verrez, faute de masques (pour écoles, cantines, et transports…) et autres éléments, le comité médical va les rappeler au bon sens et l'opinion publique à la prudence (les parents n'enverront pas leurs enfants au casse pipe et les enseignants et nos syndicats rappelleront qu'ils ne sont ni suicidaires ni dociles) … Jusqu'à présent Macron, Philippe et Blanquer n'ont pas cessé de se contredire, je pense donc que la question de la reprise des écoles ne va pas être différente: les maires -pour ce qui est des écoles- vont les rappeler à la réalité. Leur dire qu'il n'est pas possible et partout d'ouvrir les portes des maternelles et du primaire car les moyens d'assurer la sécurité sanitaire n'existent pas dans toutes les communes. 

Donc, nous apprendrons le 7 mai, que comme il est possible aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, non obligatoire, il sera tout aussi possible aux maires de refuser d'ouvrir des classes faute de moyens. Et pour les collèges, et pour les lycées, dont il est prévu des rentrées plus tardives et échelonnées… départements et Région le diront: elles n'auront pas lieu ! Pour 2 ou 3 semaines "effectives" d'ici les vacances, à quoi bon faire prendre de tels risques aux jeunes et aux personnels ?

Ma boite aux lettres professionnelle est saturée de notes et d'infos, c'est un signe d'affolement, car jamais le Ministère et le Rectorat n'avaient autant communiqué: il s'agit de nous noyer sous une diarrhée verbale qui n'est que vacuité. 
Ils jouent les fortiches en voulant nous faire le coup de la maîtrise, mais ils nous prennent pour des cons. "Qui ne sait pas décider abreuve le bon peuple de mots, de chiffres et de virgules pour faire croire en sa toute puissance, et s'en convaincre aussi" disait un vieux mineur anarcho-syndicaliste,  et il se trompait rarement.

LA DEUXIÈME VAGUE NE PASSERA PAS PAR NOS ÉCOLES : PAS DE TESTS, PAS DE MASQUES = DROIT DE RETRAI.



dimanche 12 avril 2020

CE QUE JE PENSE D'UNE CERTAINE HISTOIRE ET DU RECIT NATIONAL



Ce que je pense de certaines lacunes (tout le monde s'en cogne, mais permettez-moi, c'est mon Blog tout de même !) 



2020, Paris : Statue-hommage, enfin, de Mulâtresse Solitude (ainsi s'est elle-renommée elle-même).


L 'histoire officielle et beaucoup de manuels scolaires entretiennent une tradition historiographique née sous la IIIème République qui passe sous silence tout ce qui fragiliserait le mythe sacro-saint d'une France généreuse et homogène, ethniquement comme socialement.

Cela arrange les pouvoirs, d'édulcorer pour mieux stigmatiser, manipuler, diviser. Heureusement, face aux programmes, aux éditeurs de manuels, au peu d'heures annuelles et hebdomadaires dévolues à l'Histoire, il reste encore au professeur devant sa classe des bribes de ce que l'on nomme "la liberté pédagogique",  un acquis des luttes des enseignants, mais toujours menacé par les pouvoirs et les adeptes de la pensée unique. C'est grâce à cette liberté pédagogique que l'on consacre parfois plus d'une ligne ou que l'on aborde vraiment quelques sujets qui fâchent -fâchent ceux qui sont aux manettes et font de"l'école de la Reproduction sociale" leur alpha et leur oméga. Hélas, ce travail sérieux là est lié aux connaissances et à la conscience professionnelle d'un enseignant, ce n'est donc pas dans toutes les classes, pas dans tous les établissements scolaires. Sinon ...


Dans le "Récit national" ainsi fabriqué, il n'y a pas de place pour les femmes, pour les ouvriers, ni pour les étrangers, tels ces "indésirables" du XXème siècle (1939-45) européens ou d'ailleurs dont on ne parle pas, ni pour "l'accueil" qu'on leur fit (en camps de concentration pour réfugiés de la Guerre d'Espagne...), ni pour l'aide pourtant qu'ils apportèrent (dans la Résistance et la Libération, tels ces Marcel/Mendel Langer, Ariane Scriabine Fiksman-Sarah, Francesc Ponzan Vidal, José Baron Carreño, ou ceux de la Nueve, et dans la Reconstruction ensuite..) et qu'ils apportent encore, et tous les jours. 


Tiens, pour les mêmes raisons -le mythe de la France généreuse et homogène- et de la même façon, si les manuels évoquent l'abolition (1848, plus que 1794), le commerce triangulaire, la traite (père du capitalisme) et l'esclavage sont rapidement traités. D'ailleurs, si l'abolition est bien mentionnée c'est qu'elle est présentée surtout comme l'acte bienveillant de la République, l'action de français d'Europe, de blancs, et non comme étant le fruit d'un mouvement de libération des esclaves par eux-mêmes. Dans les livres d'histoire officielle, sur les panneaux indicateurs de places et de rues, des entrées de Lycées, les noms des abolitionnistes, des combattantes et combattants, sont toujours moins cités que ceux des blancs:  Toussaint Louverture (mort en prison dans le Jura, loin de ses Caraïbes, en 1803)  est moins présent que Victor Schoelcher (mort dans son lit, en 1893), et sans parler des noms de ces esclaves rebelles, François Makandal (brûlé vif en 1758), Jacques Maurepas (mort noyé tout juste après que ses enfants et son épouse l'aient été aussi, et devant ses yeux, en 1802), Jean-Jacques Dessalines (assassiné en 1806) ou celui de la nègre-marron, Mulâtresse-Solitude (pendue en 1802, le lendemain de son accouchement, à 30 ans)


Permettez-moi ces 2 autres petits rappels, exemples de pillage colonial ou d'ignoble acte répressif... et à l'encontre de la classe ouvrière et de ces"petites gens" dont se moque le bourgeois.

1/ 2009, et donc 70 ans après: le maire d'Arles, Hervé Schiavetti -du PCF- rend enfin hommage, le 1er "officiel", à ces 20 000 indochinois qui furent réquisitionnés-déportés en 1939 par la France de la IIIème République (et pas encore Vichyste) depuis chez eux vers chez nous pour soutenir notre effort de guerre. La règle était que chaque famille comptant au moins 2 hommes entre 18 et 45 ans, en offrit un à la France, pour ses usines d'armement. Sinon, c'était la prison pour le père. L'armistice Hitler-Pétain de 1940 elle-même n'interrompt pas cette réquistion: 14 000 des indochinois forcés furent retenus pour travailler pour une misère (le dixième du salaire d'un ouvrier français) dans l'agriculture, les usines textiles... et jusqu'à la Libération (sauf pour 1000 restés ici, et dont on oublia bien sûr d'évoquer l'histoire)...

2/ Décembre 2014, enfin! Là encore ce n'est que 70 ans après les faits ! Lors d'une visite au Sénégal (à Thiaroye) que le Président Hollande admet que l'armée française a tiré sur les tirailleurs sénégalais qui réclamaient juste leur pension (et à la fin du mois, il s'engageait à faciliter leur demande de naturalisation française).

Le passé doit être investi, continuellement réinterrogé.

A entendre certains, il n'est jamais le moment de parler de la colonisation, de nos camps de concentration (...): trop tôt, trop tard, pas en période de crise et tensions, patati patata... C'est faux ! Ce sont les mêmes qui répugnent à ce que l'on enquête sur le passé et qui veulent bloquer la recherche, les mêmes qui se font les chantres du "récit-roman" national, du mythe d'une France qui serait généreuse et homogène. Non, on ne souffre pas d'un trop de mémoire mais bien d'un manque d'Histoire, au contraire! Ce "récit-roman national" c'est leur arme de destruction, le canon qui abat l'esprit critique. L'historien -un vrai- ne se préoccupe pas du son d'un canon, il ne travaille pas à figer le passé ou à maintenir certains de ses aspects dans l'obscurité, bien au contraire: il enquête (étymologie du mot) ! Figer le passé ou l'occulter pour lutter contre des peurs de l'avenir est une illusion, pour lutter contre l'esprit de division ou communautaire est un mensonge.

L'HISTOIRE OUVRIERE, L'HISTOIRE COLONIALE et surtout anticoloniale, L'HISTOIRE DES FEMMES et de leur place, qui est majeure, sont portion congrue. Elles gênent !

Pour conclure, reprenons ce que disait Diderot, avant 1789 :

 "Le grief de la Noblesse (contre l'Ecole) se réduit peut-être à dire  qu'un paysan qui sait lire est plus malaisé à opprimer qu'un autre." 


Ou ce que déclarait, fin des années 30, le président de l'Université américaine de Columbia (s'opposant à la diffusion du manuel progressiste de l'historien Harold Rugg):

 "Un prolétariat éduqué est une source constante de désordre et de danger pour toute nation." (cité par Benoit Bréville) 


Ou ce vieux proverbe africain : « Tant que les lions n’auront pas d'historien, les histoires de chasse glorifieront toujours le chasseur. »

Mais c'est ce que j'en pense, moi, et probablement j'exagère ?...


Donc, je n'oublie pas ! N'oublions pas ! (même en dessins) :

 
Je n'oublie ni eux, bien connus, ni Yaa Asantewaa ("Reine Guerrière", 1840-1921)...

Herminia Muñoz (1919, Mataro - 2013, France), jeune républicaine espagnole et héroïne "ariègeoise" de la Résistance. Je ne t'oublie pas Herminia !




2 espagnols dans la Résistance contre le fascisme: L'Affiche rouge, le groupe MOI de Manouchian avec Celestino Alfonso et La Nueve, représentée ici par A.Granell, et Paris, comme 3ème personnage.


Le commandant "Robert", Jose Antonio Alonso Alcala (1919, Asturia, Espagne - 2015, France). Guerillero espagnol héros de la Resistance, un des libérateurs de l'Ariège et Foix
Jose Maria Asin Usieto (1919, Almuniente, Huesca - 1939, 20 ans, Camp de concentration de Septfonds, France) l'un des héros de ma BD, combattant de la Liberté contre Franco et passé par les camps de concentration français où il a laissé sa jeune peau. Honte!.. Ici, la couverture/Portada de mi Comic. Je ne t'oublie pas Jose-Maria !




lundi 30 mars 2020



 PIF et ARNAL , LE LIVRE !

A qui voudrait se le procurer ?

Je vends encore (vente directe, à mon adresse) mon livre-biographique sur Cabrero Arnal, 950 gr/136 pages avec illustrations, dédicacé et avec dessin si souhaité (prix d'achat-couverture, 32 euros) mais ici, avec frais de port compris: 30 euros, et point barre!. 

Qui est d'accord, me contacte par message : 

- soit en commentaire à déposer, avec contact mail personnel pour réponse, à la suite de ce texte du Blog, 
- soit en utilisant mon Facebook : Philippe PIF (en accès libre).

(debajo de la foto de la portada : 2 entrevistas mias sobre este asunto de Memoria, en español)