lundi 13 août 2018


Il m'arrive parfois d'écrire un peu =



Hier, j'ai beaucoup lu. Trop sans doute. 

Les gendarmes m'ont contrôlé, paraît que j'étais livre. 

J'ai soufflé dans un ballon, mon haleine était chargée de texte. 

La prise de sang a confirmé qu'il y avait trop de mots et virgules parmi mes globules, et rouges surtout. 

On va me retirer mon permis et pour combattre mon addiction un toubib m'a conseillé les jeux en ligne et le port d'écouteurs à grincements anglo-saxons.

Zut !


P.Guillen. Mai 2016

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Et sur un autre sujet, ceci :       (préparons les 80 ans de l'Exil)



Sang % Rebeldes, 


Ils étaient -los nuestros- et à notre tour nous sommes: les histoires.

Et dans la somme de nos histoires, les "ceux qui savent déjà" vont soustraire. 
Ils diviseront aussi disant que nos mémoires ajoutées, confrontées même, ne sont pas l'histoire, celle qu'ils écrivent eux, dans leurs livres de conte, et les bons comptes font les bons amis. 

Pas un, pas deux, pas trois,
Ni dieu, ni maître, ni roi !

Ils diront que des dits des anciens, des écrits, des mots sur un document, il n'en faut rien retenir, ni rien poser, pas même derrière une virgule. Ils ajouteront que nous faisons bien des histoires à refuser encore d'habiller nos maux de leurs mots, de tout nouveaux mots. Ceux qu'ils multiplient, à noyer le poison.

Ils écriront "mal dit" dans la marge de nos histoires comme ils le notent sur la copie de leurs jeunes élèves.
A nous qui avons 80 ans, à nous qui avons 80 ans !

Mauvais calcul.

Ils se pensent "sachants" et ignorent pourtant ce que nous enseignaient nos insoumis de parents: 

Ni dieu, ni maître, ni roi !

                                                               P.G. 
                           ( Concentration et Mathématiques, exercice de style)

Ecrit un 18 aout, pour rappel de l'assassinat de Federico par les brutes fascistes:

                                        UN DIA DE AGOSTO 





Le fils de la terre marche en plein soleil, dans le creux des sillons
Et l'enfant modelé par des siècles de mains paysannes essuie les gouttes de son front.

Et les perles de pensée, ainsi balayées, tombent au sol.
Et la terre assoiffée reçoit le cadeau.

Et le jeune des villages avance, avance, ouvrant les portes avec ses phrases, un piano, des clés de sol.

A grands pas, l'adolescent des chemins trace des routes qui courent jusques au ciel. Il sème.

Et sur le passage du petit gars du pays, toute l'Espagne est là, réunie.

Son coeur bat, il en coule du miel.

Et tous l'écoutent. Ses mots parlent de nos maux, à les rendre beaux.



    
L'enfant a grandi, immense, et partout avec lui, dans ses pas, s'avance la Poésie.

Ailleurs aussi il est le bienvenu, il va à Cuba comme il va au péon, et plus loin encore… jusqu'aux Etats Unis !

Partout on l'attend, partout on l'écoute. Il enchante les matins, il ensoleille les nuits.

Mais l'argent, les machines, les généraux, et des curés aussi, usinent des canons, fabriquent des fusils.

Bêtise, ignorance, avidité et cruauté s'acoquinent, et même ici, tout près, dans son Andalousie.

UN DIA DE AGOSTO, du côté de Grenade, des fauves de barbarie assassinaient la Poésie.





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